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Le yogi, un courageux guerrier de paix et d’amour?

Le yoga est une voie de transformation vers la paix de l’âme, qui demande force et courage pour surmonter les obstacles et se dépasser.

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Tels les grands contes archaïques narrant la lutte entre un héros et des démons, l’accomplissement spirituel passe par un combat intérieur qui demande de rassembler ses forces vers la paix. Voici pourquoi le yogi est aussi un courageux guerrier.

Parce que la sensibilité nous rend plus engagé

La pratique du yoga et de la méditation accroit et affine notre sensibilité en éveillant nos corps subtils. Cette sensibilité est un cadeau car elle nous fait grandir en humanité.

Grâce à elle, nous évoluons vers davantage de grandeur d’âme. Regarder autour de soi et en soi, les yeux ouverts, avec objectivité (le yoga parlera d’équanimité), demande un sacré courage. C’est prendre le risque d’être bouleversé, dérouté par la vie, par le jaillissement de nouvelles questions sans réponse immédiate, par le surgissement de ce qu’on croyait éteint qui est toujours bien vivant, de s’essayer à de nouvelles voies, de bifurquer et parfois de changer radicalement.
C’est par exemple se sensibiliser à une problématique environnementale, comme le sort infligé aux animaux par l’industrie de la viande et ses conséquences néfastes, pour choisir de végétaliser son alimentation, sans se préoccuper de la norme imposée par le groupe social. Le rapport sensible à la nature, à sa beauté, à notre environnement nous engage, nous appelle à aimer plus encore, à cesser de nous fondre dans un confort facile pour engager de vrais choix. Grâce à un rapport sensible au monde, nous devenons capables de nous dépasser.

Ouvrir son cœur demande de l’énergie

Si, le yoga, en libérant certaines de nos énergies nous rend plus sensible, ouvrir son cœur demande du courage et de l’énergie. L’amour s’ancre dans la force et la confiance, il est le contraire d’une posture de faiblesse à laquelle on l’assimile souvent. C’est le courage de vivre sa vie en aimant les autres indépendamment de leurs jugements et de leurs regards sur nous. « Tu ne peux, chantait Kabir[1], boire le nectar de l’amour de Dieu et garder ton orgueil, deux épées dans le même fourreau, ça ne s’est jamais vu ».

[1] Poète, philosophe, musicien, tisserand (1440-1518). Il était à la fois hindou vishnouite et musulman soufi.

La suite de cet article est à découvrir dans le numéro d’Esprit Yoga N°51

Avec la précieuse contribution de Céline Chadelat

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