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Overdose de bien-être ?

La recherche du bien-être à tout prix est-elle une supercherie ? C’est la question que posent professeurs Carl Cederström et André Spicer, auteurs du livre Le syndrome du bien-être. A méditer !

Par Anaïs Bocquet

Une alimentation saine, un corps tonique et un esprit positif, nous faisons tous désormais attention à notre bien-être, quitte à parfois à tomber dans l’obsession (sur le nombre de calories ou d’heures de sport par exemple). Et si on en faisait trop ? Et si, à force d’être partout, le bien-être ne serait nulle part ? Voici la question que se sont posés les deux professeurs Carl Cederström et André Spicer, auteurs du livre Le syndrome du bien-être. Autant vous prévenir tout de suite, ce livre interpelle, secoue et laisse pensif tant la critique est forte. Plouf ! Pavé dans la mare.

Le bien-être : un impératif ?

Les auteurs soutiennent qu’aujourd’hui, le bien-être ne serait plus une aspiration bénéfique à tous, mais plutôt un impératif moral. Quelques minutes sur les réseaux sociaux ou dans la rue suffisent à comprendre qu’il existe en effet de nombreuses prescriptions partout : être en forme, avoir confiance en soi, être épanoui au travail, ne pas se soucier du regard des autres…La liste est longue, or selon eux : ”la recherche du bien-être optimal, loin de produire les effets bénéfiques vantés tous azimuts, provoque un sentiment de mal-être et participe du repli sur soi.” En nous rappelant sans relâche, qu’il est important de manger sain, il est vrai qu’il devient difficile de manger un hamburger suivi d’une crème glacée sans se faire envahir par la culpabilité. Si vous êtes un peu déprimé, triste ou de mauvaise humeur, même combat. A force de nous répéter que nous pouvons tout faire si nous le voulons vraiment, l’échec est dur à avaler. Et c’est encore plus difficile pour ceux qui sont d’emblée exclus du cadre “bien-être” : les personnes en surpoids, les fumeurs ou encore les personnes qui sont dans l’excès. Aujourd’hui, être gros est d’autant plus difficile car cela suppose un manque de bonne volonté !

Au service de la performance

Les auteurs poussent leur raisonnement encore plus loin : cette aspiration au bien-être se ferait au bénéfice du monde du travail. Désormais, il faut être performants et capables d’être concentrés tout au long de la journée. Pour cela, de plus en plus de techniques sont utilisées comme c’est le cas par exemple chez Google où Chade-Meng Tan enseigne des techniques de méditation de pleine conscience aux ingénieurs. Or, “les entreprises ont jeté leur dévolu sur cette technique car elle permet de faire porter le fardeau à l’employé. Le stress étant considéré comme un problème d’ordre personnel”. Il serait pourtant opportun de s’interroger sur les origines de la montée du stress ou de la dépression au travail : et si les conditions de travail actuelles n’étaient pas si optimales ?

Penser à l’autre

A force de courir vers les salles de sports au lieu (et autres lieux de « bien-être ») de passer du temps avec des amis ou en famille, le risque est double : celui de s’isoler socialement et celui d’un narcissisme exagéré. Plutôt que d’agir pour la société, il y a une forte tendance à n’être obnubilé que par soi, ses plaisirs et ses propres projets. “Il y a de fortes chances que le repli sur soi et le surinvestissement du corps soit en passe de devenir des solutions séduisantes et auxquelles de plus en plus de gens ont recours pour ne plus avoir à seréoccuper du monde qui les entoure”. Parions que déserter la séance de sport pour faire du bénévolat auprès d’une association apporte du bien-être à nous et à tous!

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